jeudi 31 décembre 2009

Pace e Salute

Inguernu



L'hiver est un passage. Les fêtes catholiques qui ont pris la place de croyances bien plus anciennes viennent célébrer le retour de la lumière.
La victoire de la lumière sur l'obscurité. C'est un scénario avec son éternel recommencement auquel nous jouons tous notre rôle.
Quand on vit à la campagne ont ressent aisément ce sentiment de passage. La tristesse, l'humidité, la lourdeur des nuages, le froid qui nous transi. Encore plus grand est ce sentiment, quand ces villages sont vides de la plupart de leurs âmes.
C'est sûr. Qui voudrait vivre dans un tel inconfort où cette nature vient nous appesantir de sa rigueur ? Qui veut regarder ce qui le dérange ?
Pourtant à mes yeux dans cette tristesse, dans cette noirceur, il y a quelque chose de beau. C'est un peu comme en musique, certes ça peu dépendre des goûts, mais qui n'a pas été touché un jour par une chanson, un air, une harmonie, un instrument dans ses sonorités mélancoliques. D'ailleurs on dit être touché par quelque chose mais pourquoi ? Est-ce que nous ne portons pas en chacun de nous un peu de cette noirceur ?

Je pense que l'Homme est un intrinsèquement triste. Le bébé ne pleure t'il pas quand il sort du ventre de sa mère. De cette tristesse est né beaucoup de chose. On dit que c'est de la peur que sont nées les croyances. Mais c'est la peine qui est à l'origine de tout. Le verbe, la musique, la religion, la philosophie ne sont là que pour mieux la comprendre, l' appréhender, la partager ou la soudoyer. Mais elle fait partie intégrante de l'être.

Accepter cette tristesse, oser la regarder et l'apprécier c'est accepter ce que nous sommes et songer à ce que nous pouvons être de bon.

lundi 28 décembre 2009

Un Dimanche en Hiver


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Le Parc est un manège où j'aime bien déambuler. Dans un sens ou dans un autre, à pieds ou à vélo, en rond ou en zigzagant, c'est dans un décor charmant que nos pensées s'oublient avec celles des autres badauds. Nos ombres se mélangent à celles des arbres nus.
Un écrin romantique né de la main de l'Homme où la Nature apprivoisée se révèle à demi mesure comme par allégeance.
Il y a quelque chose de presque divin dans un Parc. Il suffit de se promener dans les jardins de Versailles pour s'en rendre compte. C'était un signe de pouvoir.

Je crois que c'est ce qui me manque le plus de Paris : ses Parcs.

mercredi 9 décembre 2009

Bastia

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Bastia est certainement la ville que je préfère en Corse. Peut-être parce que c'est toujours par là que j'arrive et que je repars avec beaucoup d'amertume.
C'est un petit port sans prétention, très "humble" entre élégance et rusticité. C'est la ville "travailleuse" tournée vers le commerce. Bien entendu elle souffre du même syndrome que connaissent toutes les villes qui ont ambition à se développer. Entre autre l'anarchie des constructions.
Par moment je me demande, au même titre que le littoral, si on ne doit pas imposer une limite au risque de ne plus rien y voir d'autre que du bitume. J'ai l'impression d'assister à une course sans fin pour cette croissance tant recherchée. Accroissement de l'activité, croissance de la population, nouveau projet immobilier, développement touristique etc… O bien entendu on pourra dire que "au moins des choses se font"… Mais soyons honnête; pour qui ? Les prix sont toujours exorbitant, l'emploi toujours aussi exsangue… pour une pauvreté en Corse qui est très présente, mais masquée.
Que dire quand il s'agit de penser à se loger, où acheter une maison, un terrain pour quelqu'un qui vie là-bas ?
Des fois je peux comprendre le ras-le-bol de voir le flot des touristes battre le pavé. Ou même le ras-le-bol tout court de ne plus rien maîtriser face à cette soit-disante mondialisation.

Est-ce que le progrès ne se situerait pas ailleurs ? Est ce que la laideur de nos villes ne serait pas le constat d'un échec qu'on est entrain d'alimenter encore et encore ? Ne devrions-nous pas nous arrêter un peu, regarder autour de nous et permettre de faire avec ce que nous avons ?

L'ingéniosité comme la créativité sont aujourd'hui enfermés dans un carcan de valeurs sonnantes et trébuchantes. Où la prise de risque court-termiste n'implique pas de réflexions élaborés, créatives et profondes ne serait-ce que même sensées. Il semble être aujourd'hui plus facile ou plus simple de vouloir appliquer des modèles mêmes inadaptés que de pérenniser et améliorer.

Bref ! Ça reste toujours un plaisir d'accoster à Bastia. Voir ne serait-ce que le Cap, sentir l'odeur du maquis, contempler ce soleil levant sur la mer Tyrrhénienne et qui me dit "Bienvenue chez toi", parfois pour le meilleur des moments, parfois pour la pire des raisons.